Points

DORÉMUS Gaëtan

C’est une nouvelle aventure de Géant gris, qui file pour échapper à son ennui, jusqu’à la frontière d’un monde en pointillés. Ces points multicolores semblent informes, mais quand Géant gris souffle doucement, des animaux apparaissent, brièvement. Chat, papillon, crocodile, diplodocus, serpent, poisson s’animent et disparaissent. N’y a-t-il pas moyen de faire durer les choses?

 

Géant gris (Mon ami, NB février 2013), constitué de traits de crayon, solide et massif, contraste avec les fines créatures colorées qui se forment sous son souffle. Même de taille imposante, elles restent d’aspect fragile avec leur structure pointilliste. Il y a beaucoup de poésie dans ces créations éphémères, dans le dessin aérien, dans l’espoir d’un être solitaire qui aimerait trouver un peu de compagnie. La dernière page remet à l’honneur l’ennui, recommandé par les psychologues… Mais l’ensemble ressortit surtout au jeu et à la recherche graphique et esthétique, par ailleurs réussis. C’est très séduisant, mais un peu court sur le plan narratif.