Arlequin ou les oreilles de Venise

BEN KEMOUN Hubert, GOUST Mayalen

Dans la SĂ©renissime, Arlequin est la risĂ©e de tous, on se moque, on murmure : regardez ses oreilles dĂ©mesurĂ©es. Pas jolies, on ne peut le nier, mais trĂšs utiles, car le personnage est accordeur d’instruments de musique ; et si l’un d’eux persiste Ă  sonner faux, c’est que l’artiste ne sait pas s’en servir. À l’occasion d’une intervention sur le piano d’un riche propriĂ©taire, Arlequin entrevoit une jeune fille solitaire, silencieuse, et immobile devant son chevalet. Que faire pour briser l’imperceptible mur qui enferme la demoiselle ?

 Le sujet aurait pu ĂȘtre accrocheur s’il avait Ă©tĂ© traitĂ© avec relief et humour. L’ensemble manque d’envergure. Les illustrations pĂȘchent souvent par l’incompatibilitĂ© des plans sur une mĂȘme page. Le texte, dense, en mal de poĂ©sie, n’est pas Ă  la portĂ©e des jeunes. Heureusement il y a pourtant, dans cet album, un vĂ©ritable travail sur les jeux des couleurs, les mouvements, quelques perspectives et dĂ©cors qui peuvent sĂ©duire.