Plus de morts que de vivants

GUÉRAUD Guillaume

En franchissant la grille de leur collĂšge ce matin-lĂ , Nico, Lila, Zac, Slimane et son petit frĂšre Karim, Charlotte, Cess
 pouvaient-ils imaginer qu’ils n’en ressortiraient jamais ? DĂšs le dĂ©but des cours, un Ă©lĂšve est pris d’étranges phĂ©nomĂšnes physiques. Veines qui se gonflent brusquement, saignement de nez
 : en quelques minutes son corps explose. Puis c’est au tour d’une autre Ă©lĂšve, du CPE, d’ĂȘtre victimes de malaise similaires, qui les tuent en un temps record. Certains ont le temps d’ĂȘtre emportĂ©s Ă  l’hĂŽpital, oĂč un mĂ©decin, communiquant avec d’autres confrĂšres, s’attache immĂ©diatement Ă  nommer et Ă  cerner cet Ă©trange virus ISOLA (Infection SpontanĂ©e de l’Organisme avec LĂ©sions Anarchiques). Le collĂšge est bouclĂ© alors que les morts commencent Ă  joncher la cour. Les tĂ©lĂ©phones entrent en action et les parents inquiets et furieux, se pressent derriĂšre les grilles.

Le rĂ©cit se compose de scĂšnes gore rĂ©pĂ©titives, oĂč des corps explosent dans une abondance de descriptions maculĂ©es de sang, de jaillissement de pus, de vomissements. Le tout est ponctuĂ© des Ă©changes stĂ©riles entre mĂ©decins qui ne parviennent pas Ă  dominer le mal, de bulletins radio qui rĂ©pĂštent en boucle les mĂȘmes non-informations, et d’une lourde comptabilitĂ© des morts tenus par le directeur, jusqu’à ce qu’il meure lui-mĂȘme. Le talent de l’auteur est bien lĂ  mais une telle surcharge de violence et de sang, pour n’aboutir qu’à une fin Ă  peine destinĂ©e Ă  gĂ©nĂ©rer une nouvelle angoisse, est-ce vraiment utile ? (M.T. et H.F.-R.)