Piazza Bucarest

GRØNDAHL Jens Christian

Ce roman commence tout doucement, avec des caractères ciselés, des descriptions et des digressions comme pour arrêter le temps et c’est au fur et à mesure de la lecture que l’on se surprend à s’attacher véritablement aux personnages. Le narrateur, écrivain danois, tente de comprendre comment se nouent les fils de la vie de son beau-père, Scott, un Américain vivant au Danemark, un géant un peu candide et tendre, avec ceux d’Elena, une jeune Roumaine que Scott a fait sortir de son pays pendant les années Ceausescu. Elena vivra un temps avec Scott avant de disparaître, le narrateur part à sa recherche.

 

Le dernier tiers de ce roman complexe éclaire tout ce qui précède et donne du sens aux multiples réflexions antérieures : « il y a une histoire seulement quand l’histoire a pris fin. » On retrouve l’écriture et la finesse d’analyse que nous avions tant aimées dans Sous un autre jour (NB novembre 2005), ici dans des thèmes comme l’exil et la difficulté de se raconter par lesquels l’auteur, très apprécié au Danemark, montre comment un roman peut dire l’Histoire.