Petite frappe

Jonathan, 16 ans, vedette de son équipe de foot, est vraiment fort. Très doué, sûr de lui, il ne daigne pas se plier à la discipline demandée par l’entraîneur. La découverte du rock avec le groupe de sa soeur et surtout l’attirance pour la jolie batteuse pulpeuse ne l’aide pas à travailler ses passes. Sélectionné avec les juniors les plus prometteurs pour un stage décisif pour son avenir, il provoque joueurs et instructeurs et finit par quitter les lieux.

Bégaudeau dresse un bon portrait du sale gosse qui refuse le chemin tracé par le monde des adultes et ne veut pas s’investir dans un avenir qui lui semble trop lointain pour lequel il ne se sent pas prêt. Il choisit le présent, ses états d’âme actuels. Mais la fin du récit déroute : l’intervention du copain qui le suit partout et sa mutation en lynx restent sans explications. Le graphisme aux couleurs franches et parfois crues s’allie très bien au monde du foot ainsi que le trait noir qui cerne les visages des personnages. Une peinture d’une crise d’adolescence qui tourne court.