Pèire Autier (1245-1310) : le dernier des Cathares.

BRENON Anne

En 1244, avec le bûcher de Montségur s’achève l’hérésie cathare. Elle ne s’efface pas en ces terres occitanes entre Toulousains et Ariégeois. Peire Autier, notaire à Ax, la ressuscite. En 1295, devenu laïque, il s’engage, prêchant chasteté, abstinence carnée, jeûnes stricts, selon la doctrine de l’Absolue Vérité, celle qui nie l’humanité du Christ pour n’exalter que sa nature divine : le credo cathare… Après le “consolament”, sacrement du passage vers la prêtrise ou la mort, il devient Bon Homme de la Petite Église aux fidèles clandestins, relaps, parfois protégés par les comtes de Foix, souvent dénoncés. Mais une Église persécutée est une Église vraie… En 1310, Peire comparaît devant le tribunal de l’Inquisition dominicaine, meurt dans les flammes.  Avec cette biographie exhaustive, l’auteure, archiviste paléographe, retrace l’itinéraire minutieusement balisé (les cartes aident) de ce “religieux chrétien”, énergique missionnaire. Non exempte de redites et d’une lecture fastidieuse, cette somme d’érudition sous-tendue par d’innombrables notes, intéressera seulement les spécialistes des temps médiévaux et s’inscrit dans l’intérêt continu de l’écrivain (Cf. Les femmes cathares, NB juillet 1992) pour l’histoire du catharisme où elle fait autorité.