Paula Spencer

DOYLE Roddy

Alors qu’en 2004 l’Irlande dĂ©colle grĂące Ă  son entrĂ©e dans l’Europe, avec boom de l’immobilier et arrivĂ©e de main-d’oeuvre Ă©trangĂšre, Paula Spencer, quarante-huit ans, femme de mĂ©nage toujours fauchĂ©e, se dĂ©bat comme elle peut dans sa banlieue de Dublin. Pourtant, sa vie semble s’éclaircir : son mari violent est mort, elle forme un trio uni avec ses soeurs et, surtout, elle a arrĂȘtĂ© de boire. Ses quatre enfants, mariĂ©s avec progĂ©niture ou cĂ©libataires, s’en tirent plutĂŽt bien, mais ses relations avec eux ne sont pas sans nuages, en particulier avec la cadette alcoolique. FidĂšle Ă  une vision de l’Irlande pauvre et fortement imbibĂ©e, l’auteur imagine la suite de La femme qui se cognait dans les portes (NB novembre 1997). Dix ans de plus pour l’hĂ©roĂŻne Ă  qui il donne la parole sans jamais l’interrompre. Il fait partager la formidable sympathie qu’il Ă©prouve pour elle, car tout vibre chez Paula : sa gouaille, ses coups de blues, ses efforts et ses ruses pour affronter l’abstinence, son amour immense et maladroit pour le petit monde familial qu’elle tente de reconquĂ©rir. Un portrait attachant, grinçant et drĂŽle. Une Ă©criture dynamique, sans fard, qui colle parfaitement au personnage, toujours sur la corde raide.