Patria o muerte

En 1969, à Paris, Frédéric, étudiant un peu perdu, vit avec Marina, exilée cubaine, une liaison tourmentée. Ensemble ils fréquentent les réfugiés et militants révolutionnaires latino-américains du Paris effervescent des années soixante-dix, qui passent dans l’exaltation leurs nuits à boire, à défaire et à refaire le monde… Après trois ans de vie commune matériellement et sentimentalement difficile, Marina quitte son compagnon pour un autre homme, Karayan ; ce dernier, fils de résistants juifs, figure de l’ultra gauche et de la guérilla castriste, a sombré dans la délinquance. Condamné pour des meurtres odieux, il est finalement acquitté grâce aux pressions de toute la gauche. Frédéric n’oubliera pas Marina, ni Karayan, cherchant par une enquête précise à éclairer sa personnalité ambiguë et à établir la vérité sur ces événements dramatiques.

Ce troisième roman de Dominique Perrut, spécialiste d’économie, est semble-t-il d’inspiration autobiographique. Le récit à plusieurs voix fait revivre cette époque marquée par l’activisme idéologique et l’illusion révolutionnaire. Derrière la fiction apparaît l’Histoire et certains reconnaîtront en Karayan l’une des figures les plus emblématiques de la mythologie gauchiste, Pierre Goldman. Mais à vouloir faire exploser le temps et l’espace, à multiplier les personnages et les actions, l’auteur n’évite ni longueurs, ni répétitions, ni confusions.