Pain d’alouette. Première époque

LAX Christian

Avril 1919. Dans une Picardie ravagée par la Première guerre mondiale, les mineurs rêvent de gloire, tandis qu’éclatent déjà de nouvelles tensions politiques. Quentin Ternois, ancien coureur cycliste, gazé à Ypres deux années plus tôt, emmène son neveu Élie découvrir Paris-Roubaix, « l’Enfer du Nord ». Pour le jeune mineur c’est un grand moment: jamais il n’oubliera la souffrance et la ténacité des forçats de la petite reine.

Dans un orphelinat du Sud-Ouest, Reine Fario (la fille d’Amédée, L’Aigle sans orteils, NB/LJA, septembre 2005) subit la brutalité du directeur. Lorsque Camille Peyroulet, l’ami d’Amédée, apprend l’existence de la petite, il décide de la retrouver pour l’adopter. S’il avait su que ce serait si difficile…

 

 

Dans la foulée de L’Aigle sans orteils, le premier tome de ce  diptyque, fidèle au contexte historique, tient de la chronique sociale et de l’épopée sportive. En juxtaposant la dureté du travail au fond de la mine et celle des grandes courses, il donne vie d’une manière très originale à cette époque d’entre-deux où l’espoir s’imprime sur des visages couturés et dans des coeurs partagés entre souvenirs d’horreur et aspirations à un monde meilleur. Ses traits dessinent des visages poignants et saisissent toute la dureté de l’effort physique. L’alternance très travaillée des couleurs, tantôt grises, tantôt sépia, tantôt envahies d’un halo jaune, donne à cet album une ambiance très particulière d’un hier à la fois revisité et respecté.