Oubliez Adam Weinberger

ENGEL Vincent

Dans la Pologne de l’entre-deux-guerres, Adam a du mal à se situer au sein de sa famille juive où règnent tradition et absence de communication. Ses rencontres avec la belle Esther et un oncle caché viennent illuminer sa vie jusqu’à l’accession d’Hitler au pouvoir. Le destin familial se brise ensuite dans les camps de concentration. Unique survivant de sa famille, Adam mène une vie de médecin et se réfugie dans le silence. Son dévouement et sa discrétion attisent les jalousies et la curiosité, alors qu’il ne cherche qu’à s’effacer.

Mijade propose de rééditer ce roman, publié en 2000 chez Fayard, à destination du jeune public. Le récit se divise en deux parties : Avant et Après. Cette ellipse sur l’expérience dans les camps de concentration traduit le traumatisme étouffé. La composition en fragments est parfois difficile à suivre, entre la voix du jeune Adam et celle d’un narrateur omniscient adoptant le point de vue de ceux d' »après ». Toutefois, ce récit de vie témoigne avec puissance de la coupure traumatique et de la pluralité de la mémoire, du devoir de transmission à l’impossibilité individuelle d’exprimer l’indicible collectif. Cette interrogation complexe sur la responsabilité de l’héritage, soutenue par un style à plusieurs voix, est sans doute davantage accessible à partir du lycée. (P.E et M-T.D)