Orignal

RADIGUÈS Max de

Comme tous les jours, Joe traîne. Se rendre au lycée est une épreuve car il est persécuté par Jason, un élève de sa classe. Pour l’éviter, l’adolescent ne prend plus le bus scolaire, et traverse la forêt, dont le calme l’apaise, et où il croise un orignal. La journée s’écoule, entre fuite (des récréations à lire dans le placard à balais, le refuge de l’infirmerie) et souffrance sous la hargne inventive de Jason, qui provoque finalement sa réaction. Décidé à se venger de cette rébellion, le bourreau suit sa victime à travers les bois, après les cours…

 

Les rapports hostiles entre les deux adolescents, la traque incessante, l’interrogation sur les limites de Jason (en a-t-il?), créent une tension permanente. Le dessin noir et blanc, au trait fin, centré sur le visage ouvert de Joe, engendre de l’empathie pour le garçon. Le texte s’efface souvent au profit d’une étude des comportements, des regards, de l’environnement, qui excelle à restituer une ambiance, et faire ressentir les émotions des personnages, dans une approche quasi cinématographique. Les raisons de l’acharnement de Jason, et du silence de sa victime, ne sont données que tardivement, et l’album s’achève sur un dilemme moral intéressant et douloureux. Captivant.