Onanisme

BO Justine

CerbĂšre, station balnĂ©aire des PyrĂ©nĂ©es-Orientales. Le 15 juillet 2018, la France remporte la coupe du monde de football. Nour, serveuse au « MacDo, dĂ©partementale 914, km 53 », a laissĂ© SaĂŻd, son pĂšre, devant la tĂ©lĂ©vision, et enfourchĂ© sa mobylette : Pendant sa pause, elle se prĂ©cipite dans un bunker oĂč, comme d’habitude, elle s’adonne Ă  un rapide et intense plaisir solitaire. Mais aujourd’hui, elle y dĂ©couvre un revolver. D’abord objet de peur, puis objet de fantasmes, il l’entraĂźne dans un infernal tourbillon. Quand elle rentre, son pĂšre est mort
 Elle doit aussi affronter la rĂ©alitĂ©.   CinquiĂšme roman de Justine Bo (Le type qui voulait arrĂȘter de mourir, HdN aoĂ»t 2016) dont le titre est explicite mais le contenu bien plus riche. L’écriture vraiment trash peut rebuter ou gĂȘner
 NĂ©anmoins elle donne une vĂ©ritable force Ă  ce rĂ©cit Ă  la premiĂšre personne. TrĂšs sensibilisĂ©e aux problĂšmes sociĂ©taux, la jeune auteure de trente ans dĂ©cortique au scalpel le microcosme provincial – beaucoup de personnages parfois atypiques, confrontĂ©s au chĂŽmage, aux migrants, Ă  la menace terroriste, aux fantasmes racistes et tellement sexistes
 Elle analyse avec justesse les sentiments d’exclusion et le bouillonnement d’une jeunesse privĂ©e de rĂȘves. De l’humour aussi, mais le lecteur ne doit pas avoir peur des mots !  (A.-C.C.-M. et M.-C.A.)