O my darling

Charlotte et Clark font un mariage d’amour et, pour abriter leur passion, achètent une maison à Clementine, près de Boston. Leur insertion dans le voisinage est lente, leur solitude réelle. Le suicide récent de sa mère a bouleversé Clark. Les réminiscences d’une enfance perturbée par la relation entre ses parents et la rupture avec son père l’envahissent : il culpabilise et accueille des fantasmes difficilement supportables pour Charlotte. Celle-ci, sensible à l’atmosphère inquiétante de leur demeure, lieu « habité » par d’étranges prédécesseurs, s’éloigne de son mari. Premier roman de cet auteur, mais second récit traduit en français après Schroder (NB mai 2014), l’ouvrage met en parallèle les visions d’un homme victime d’hallucinations et les esprits d’une maison hantée par le passage de ses occupants. Elle est un troisième personnage à la funeste influence qui recueille les psychodrames respectifs des deux héros. Elle est aussi la métaphore de cette institution parfois étouffante qu’est le mariage. Un style très narratif soutient la description, par moments poussive et bavarde, d’une vie quotidienne répétitive où délires et tendresse s’entrelacent sans mesure, sur fond de banale banlieue américaine. (A.C. et C.Bl.)