Nada

HEADLINE Doug, CABANES Max

Épaulard, un « expert » quinquagĂ©naire de retour des AmĂ©riques, retrouve d’Arcy dans un bar. Le dialogue s’avĂšre difficile. L’idĂ©e de kidnapper l’ambassadeur des États-Unis pour obtenir une rançon, lui semble vraiment trop loufoque. Treuffait, prof de philo dans une boĂźte Ă  bac, ne supporte plus ses Ă©lĂšves, et sort son couteau Ă  la premiĂšre contrariĂ©tĂ©. Buenventura, dont le pĂšre est mort lors de la guerre d’Espagne en 1937, est un anarchiste pur et dur. Meyer, lui, supporte avec difficultĂ© une petite vie violente avec une peintre psychopathe. Chacun s’accroche Ă  ce projet d’enlĂšvement, sans y croire vraiment. Un flic virulent, pervers, s’attache Ă  leurs basques
  

Une ambiance glaçante avec des bleus froids, des traits anguleux et pointus, des grisailles angoissantes crĂ©ent un univers poissant, vengeur. Les caractĂšres des « hĂ©ros » sont subtilement construits. Hommes de contrariĂ©tĂ©, de questions et de violence, ils se battent sans vraiment croire Ă  leur coup.  Cette adaptation d’un polar de Manchette, Ă©galement mis en scĂšne dans un film de Chabrol, est trĂšs rĂ©ussie dans son esthĂ©tique et son dĂ©coupage quasi cinĂ©matographique. Le lecteur aura du mal Ă  trouver attachants ces petits malfrats tous finalement assez piteux, ce qui participe Ă  une ambiance gĂ©nĂ©rale assez glauque. Mais les auteurs ont-ils vraiment voulu faire de cette histoire un polar classique ? 

(A.D. et A.J.)