Murtoriu : ballade des innocents

BIANCARELLI Marc

Corse, Marc-Antoine, libraire et poĂšte Ă  ses heures, est cĂ©libataire. ExaspĂ©rĂ© par les ravages du tourisme de masse qui dĂ©naturent les cĂŽtes de son pays bien-aimĂ©, il se rĂ©fugie de plus en plus dans sa demeure ancestrale en pleine montagne. LĂ , il retrouve les bonheurs de son enfance et la compagnie de vieux amis. Mais la tragĂ©die rĂŽde sous la forme de deux malfrats. Roman nostalgique, Ă©crit par un homme trĂšs cultivĂ© et traduit par JĂ©rĂŽme Ferrari, Murtoriu (le glas) est Ă  la fois un hommage lyrique Ă  une vie bucolique et idyllique rĂ©volue et un requiem pour une Corse qui n’a pas su rĂ©sister aux sirĂšnes de la modernitĂ© et de la sociĂ©tĂ© de consommation. L’auteur y dĂ©nonce la vulgaritĂ©, l’inculture, le matĂ©rialisme et les compromissions qui pourrissent le pays. Dans un style tantĂŽt original, colorĂ© et poĂ©tique, tantĂŽt rageur et cru, le narrateur confronte vie citadine et montagnarde. Les digressions, et en particulier celles sur la guerre de 14-18 vĂ©cue par l’ancĂȘtre – censĂ©e faire contrepoint Ă  la dĂ©cadence ambiante –, cassent inutilement le rythme du rĂ©cit.