Mourir au paradis.

Le paradis en question, situé aux États-Unis, est un ghetto pour personnes richissimes désireuses de vivre en vase clos à l’abri des miasmes de la vie moderne. Des égoïstes, fiers de l’être, vivant dans un vaste paradis de verdure avec vue sur la mer. Les non résidents n’y accèdent qu’après force contrôles. Les ados s’y battent les flancs et l’un d’entre eux, un nazillon esseulé et mortifère, entraîne ses copains dans une fête au cérémonial dangereux : on y sable le champagne à la mitraillette…

Si cette satire des moeurs capitalistes américaines est bienvenue et peut-être prémonitoire, elle n’est malheureusement qu’une charge caricaturale. Pierre Christin est un scénariste de talent qui aime que les histoires qu’il propose aient une morale. Mais on l’a connu plus fin dans sa manière de faire la leçon. Ses personnages sont excessifs, sans nuances. Le dessin réaliste, un peu statique toutefois, est impeccable de lisibilité glacée.