Moscou Babylone

MATTHEWS Owen

Le narrateur, moitiĂ© russe, moitiĂ© anglais, dĂ©barque Ă  Moscou dans les annĂ©es quatre-vingt-dix pensant y trouver un dĂ©rivatif Ă  la morositĂ© de sa vie londonienne. Assez naĂŻf au dĂ©part dans son mĂ©tier de communicant, il Ă©volue peu Ă  peu au contact d’un univers glauque et anarchique, dominĂ© par la drogue, le profit, les magouilles, la prostitution. Une spirale qui le conduit jusqu’au meurtre. AprĂšs Les enfants de Staline (NB dĂ©cembre 2009), biographie de sa mĂšre oĂč il dressait un tableau terrifiant de l’époque stalinienne, Owen Matthews passe ici Ă  un roman fortement inspirĂ© de l’expĂ©rience qu’il eut de Moscou dans sa jeunesse. À travers la descente aux enfers de ce jeune ingĂ©nu, c’est le portrait d’une ville livrĂ©e au chaos Ă  une Ă©poque trĂšs prĂ©cise et dĂ©jĂ  rĂ©volue – juste aprĂšs la chute du communisme – qu’il dĂ©peint : celui d’une Babylone d’oĂč toute rĂšgle, toute morale ont Ă©tĂ© bannies et oĂč le hĂ©ros finit par se dĂ©truire lui-mĂȘme, ne sachant plus trĂšs bien diffĂ©rencier le bien du mal. Reporter de mĂ©tier, l’auteur saisit les atmosphĂšres. Sa peinture est trĂšs noire, rĂ©aliste, efficace, proche de la littĂ©rature russe.