Mont-Perdu.

GAZIER Michèle

Réfugiée en France après la victoire du franquisme, la famille d’Alicia a tiré un trait sur ses origines espagnoles. Une lettre annonçant l’inauguration d’une maison de la culture dans la demeure des aïeux, abandonnée depuis longtemps, sera-t-elle le point de départ d’une recherche de ses origines par Alicia ? Son retour aux sources, à la conquête d’un pays inconnu, « d’une terre qui ne serait plus d’oubli mais de mémoire » se fait dans la souffrance ; l’histoire de ses ancêtres, celle de ses amours, alternent, se mélangent, recueillies par un ami fidèle toujours présent quand elle a besoin de lui, enfermé dans un récit qui n’est pas le sien. Son travail de mémoire, une liaison scandaleuse avec un peintre célèbre, puis avec un « golden boy » fils de franquiste, vont, sous forme de règlements de comptes sinistres, libérer Alicia de l’Espagne. Réservée, violente, vulnérable, très tournée sur elle-même, Alicia, par bribes, raconte et remonte le temps. On retrouve cette écriture prenante et « circonvolutive », qui séduisait dans Les garçons d’en face (NB mai 2003).