Monstres

Windsor Smith Barry

Bobby Bailey entre dans un bureau de recrutement pour s’engager dans l’armĂ©e amĂ©ricaine. Perdu, semblant simple d’esprit et sans famille, il est inscrit par son interlocuteur, sans le prĂ©venir, comme cobaye du projet ultra secret PromĂ©thĂ©e ayant pour but de concevoir des supers soldats en repartant des programmes et expĂ©rimentations dĂ©veloppĂ©s par les nazis ; l’un d’eux, Friedrich, Ă©tant le directeur de PromĂ©thĂ©e. Suite Ă  cette expĂ©rimentation, Bobby va devenir un monstre. 

20 ans plus tĂŽt, Friedrich a Ă©tĂ© dĂ©couvert par les amĂ©ricains et entre autres le pĂšre de Bobby, Tom. Friedrich manipulateur et pervers, va faire accuser Tom d’exactions. Celui-ci, nĂ©vrosĂ©, paranoĂŻaque revient aux US et fait subir l’enfer Ă  Bobby. Pris de remord, le sergent McFarland le recruteur de Bobby, nanti de pouvoirs psychiques ainsi que sa fille, va tout faire pour le sauver de l’enfer dans lequel il est tombĂ©.

Difficile de rĂ©sumer cette BD qui possĂšde diffĂ©rents niveaux de lecture. Le monstre est Ă  la fois une rĂ©alitĂ©, mais c’est Ă©galement une approche mĂ©taphorique et philosophique sur la sociĂ©tĂ© amĂ©ricaine, les rapports d’autoritĂ© et de violence et une rĂ©flexion sur la dĂ©finition du bien et du mal. Cette histoire nous plonge dĂšs le dĂ©but dans un vĂ©ritable malaise voulu et parfaitement menĂ© par Barry Windsor Smith qui dĂ©montre une maitrise remarquable de son rĂ©cit nous entrainant dans des situations de stress et de violences paroxystiques. 

Le dessin en noir et blanc et prĂ©cis et direct, les ruptures entre souvenirs de l’épouse et le monstre sont majestueux et soulignent la dichotomie du rĂ©cit. On peut Ă©ventuellement trouver le rĂ©cit long, mais c’est la volontĂ© de l’auteur de parfois insister sur des scĂšnes parfois pesantes. Une Ɠuvre ardue rĂ©servĂ©e Ă  des lecteurs avertis.

(PD-MT)