Mon frère italien

ARPINO Giovanni

Turin, années soixante-dix. Deux hommes affrontent ensemble des aventures inquiétantes dans les bas-fonds de la ville. Botero, veuf, instituteur à la retraite, partage sa solitude avec son chat Staline et la lecture du journal. Sans savoir s’il en sera capable, il a accepté de débarrasser sa fille de son ex-mari, un voyou menaçant. Le hasard lui fait rencontrer Cardoso, ancien ouvrier calabrais, lui aussi investi d’une mission « familiale ». Comment se termineront la complicité et l’errance dans la ville de ces petits poucets accablés par les ans ?

 

Giovanni Arpino a reçu en 1980 le prix Campiello pour ce récit ambigu, parfois sombre, parfois traversé de traits d’humour. Si Botero garde les pieds sur terre et suscite notre sympathie, son compagnon semble capable de tout, et surtout venir d’un autre âge, quand la vengeance passait avant la justice. Turin est décrite avec réalisme, pessimisme et cruauté. Complexité de l’âme humaine et sagesse paysanne revivent avec une verve incisive, comme dans Le Pas de l’adieu (NB novembre 2010). Le suspense se maintient jusqu’au bout et l’émotion est patente. Un texte à redécouvrir, qui dérange et qu’on ne lâche pas.