Mon enfant n’est pas un coeur de cible : télévision, marketing et aliénation

DESBORDES Jean-Philippe

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Après Atomic Park : à la recherche des victimes du nucléaire (N.B. fév. 2006), l’auteur se livre à une étude des victimes de la télévision : les enfants qui, selon des statistiques officielles, passent en moyenne (en France) sept cent quatre-vingt-seize heures par an devant un écran de télévision contre huit cent cinquante passées à l’école ! Un phénomène de société inquiétant à propos duquel il a enquêté auprès de familles, d’enseignants, de psychiatres spécialisés, et aussi de publicitaires et de responsables de programmes pour enfants. Il en résulte que ces derniers savent que 60% des enfants scolarisés de moins de dix ans se réveillent avec la télévision, devant un dessin animé, sont pris pour cibles par les annonceurs, et que leurs parents sont complices. L’effet est dévastateur sur le développement psychique des enfants dont on sollicite, surtout, la capacité émotionnelle, affadissant ainsi leurs capacités créative et critique. Pour ces « coeurs de cible », une question de santé publique ? L’auteur est convaincant et d’autant plus courageux qu’il est lui-même un « acteur » de la télévision.