Molécules

BÉGAUDEAU François

Jeanne est bénévole dans un centre d’handicapés physique et mentaux. Elle rentre le soir chez elle où elle mène une existence tranquille entre son mari pharmacien et sa fille lycéenne. Mais un jour on retrouve son corps sur le palier, le visage profondément tailladé au cutter. Le coupable est rapidement identifié : un homme sans histoire qui la connaissait depuis longtemps. Il avoue immédiatement et justifie son crime par un récit compliqué : il devait « débarrasser » son esprit de Jeanne pour guérir son impuissance ; la tuer ne serait qu’involontaire. S’ensuit un procès.  Si le scénario est très faible il permet toutefois à François Bégaudeau (La politesse, NB mai 2015) de s’amuser en exploitant un style léger, plein d’humour, frôlant l’absurde. Les dialogues entre les policiers sonnent comme de vrais sketches ainsi que les séances du procès. On est presque dans le pastiche d’un roman policier, ou d’une série télévisée. Cependant, même si on sourit parfois, plus nombreux sont les jeux de mots qui tombent à plat. Ce roman très actuel reste artificiel. (V.M. et B.Bo.)