Moi, Ambroise Paré, chirurgien de guerre, aimé des rois et des pauvres gens

PICARD Daniel

On connaît la carrière exceptionnelle d’Ambroise Paré, barbier d’origine devenu le chirurgien français le plus célèbre de l’histoire. Cinq siècles plus tard un confrère endosse le personnage et raconte cette vie d’aventures à la première personne. L’exercice est périlleux. Les pratiques, comme les moeurs ont changé de nature, mais, malgré une grande liberté de ton, l’auteur se joue plutôt habilement de l’anachronisme. Mieux : avec sa connaissance irremplaçable du métier, une documentation sérieuse, plusieurs années de travail, une écriture honorable, il a toutes les qualités pour réussir un roman historique sortant de l’ordinaire. Alors pourquoi n’a-t-il pas utilisé ce petit plus qui aurait évité l’ennui qu’inspire un texte beaucoup trop long et matériellement si difficile à lire ? L’auteur a-t-il voulu tout dire, donc trop dire, sans réaliser qu’à l’instar des gestes chirurgicaux le roman a des règles, et le lecteur, comme le patient, ses limites ? Dommage que personne ne le lui ait rappelé. (A.Lec.)