Mes cendriers

DELAY Florence

Tous les gens riches font des bilans. Florence Delay, qui se dĂ©clare tout de go « milliardaire en fumĂ©e », n’y Ă©chappe pas. C’est donc Ă  partir « des rĂ©ceptacles des cendres de ses cigarettes », dispersĂ©s un peu partout au cours de sa vie, qu’elle va apurer les comptes de « son histoire et sa gĂ©ographie ». Des maisons de ses grands-parents Ă  celle de ses parents, du Pays basque Ă  l’Espagne, de l’Europe Ă  l’Asie, elle va recenser dans un dĂ©sordre buissonnant tout ce que ses cendriers offerts ou achetĂ©s lui rappellent ou lui suggĂšrent. EntremĂȘlant lieux et liens Ă©lectifs, livres, citations, poĂšmes, jeux d’esprit, elle se laisse aller Ă  des digressions multiples. Sans oublier que tels les cailloux du petit Poucet ils sont la preuve de son passage entre berceau lointain et tombeau prochain…

 

Sur un ton enjouĂ© et spirituel, elle trace d’elle-mĂȘme une esquisse lĂ©gĂšre derriĂšre laquelle se profile tout l’acquis d’une brillante culture et l’impertinence joyeuse et grave d’un Ă©crivain n’ignorant pas que fumer tue
 Son livre, Dit Nerval (NB fĂ©vrier 2000), avait dĂ©jĂ  fait la preuve de la grĂące de son Ă©rudition.