Mélopée africaine.

BERNARD-DUPRÉ Simone

Cybèle, avocate de quarante ans, retrouve en Jean-Pierre son mari mort, passionnément aimé, Roland. Elle le rejoint en Afrique, à laquelle l’initie Abdoullaye, ami Noir de Jean-Pierre, lié à Léopold Senghor, chantre d’une culture classique entée sur la négritude. Sa relation fusionnelle avec ses trois hommes ne peut sauver Jean-Pierre de sa maladie incurable – comme celle de Roland. Cybèle, revenue en France, revit pour conter cette « histoire d’amour et de mort. »  Loin du pessimisme de Baisse les yeux (NB novembre 2003), l’auteure chante l’Afrique, dont la sensualité ardente l’étreint, broyant son âme et son corps. Influencée par son prénom issu des mythes antiques, Cybèle parle de Jean-Pierre comme du berger Attis. Elle mêle intimement dans une « spiritualité charnelle » ses trois amours et l’Afrique qui les a modelés. Son destin semble obéir à une fatalité. Le titre définit parfaitement l’écriture du texte, discours incantatoire en phrases courtes se suivant en continu. Le lecteur, sensible au lyrisme, sera séduit par la magie qui l’imprègne tout entier.