Meilleurs voeux de Mostar

En 1991, après la mort de sa mère puis de sa grand-mère, Frano quitte Zagreb en Croatie pour rejoindre sa famille à Mostar en Bosnie-Herzégovine où il vit son adolescence. Vingt ans plus tard, il y revient et se souvient. À cette époque, il a 14 ans, découvre une ville superbe, et se fait deux amis : Goran, le Serbe et Amra, la Bosniaque. Tous les trois ont la passion du basket où ils excellent. Mais des signes d’intolérance apparaissent ici et là et révèlent que l’équilibre est fragile.

Dans ce récit autobiographique qui fait suite à son précédent ouvrage (Guerre et Match NB novembre 2010), Frano Petrusa dédie lui-même son livre « à une enfance magnifique que même la guerre n’a pas réussi à détruire ». Il y raconte les jeux, l’amitié et les rêves d’adolescents que la guerre fera voler en éclat. Entre nostalgie et souvenirs doux-amers, et en dépit des thèmes abordés, l’album ne tombe jamais dans le pathos, le pessimisme ou la mièvrerie. C’est une histoire émouvante, sensible et grave mais aussi légère et drôle. Le graphisme est simple, dynamique, alternant croquis spontanés, décors détaillés et quelques belles et profondes aquarelles comme les vues de la ville et de son célèbre pont. Une BD à la fois introspective et documentaire qui invite à la réflexion.