Me taire

MARCACCI Sandro

Une femme nĂ©e en Suisse Ă  la fin des annĂ©es 1920 se raconte, revient sur sa vie. Milieu modeste, sƓur jumelle morte Ă  trois ans, mariage contraint parce qu’enceinte, vite malheureux, journĂ©es de labeur qui se succĂšdent entre monde du travail et domestique, sans repos aucun 
 une vie « d’invisible », jusqu’à la maladie, une tuberculose dĂ©clarĂ©e qui l’oblige Ă  quitter sa fille, encore bĂ©bĂ©, et la mĂšne en sanatorium, en haute montagne. « On est loin, on ne l’a pas choisi. Loin de la famille, loin de tout », quasiment deux ans. S’ensuivront un divorce, une rechute, un retour en sanatorium, et avec sa fille, une installation aux alentours, un travail, jusqu’à sa rencontre avec un autre homme.

Sandro Marcacci Ă©crit lĂ  le roman de sa mĂšre, aujourd’hui dĂ©cĂ©dĂ©e, mais sous-tendu par ses souvenirs Ă  elle, racontĂ©s Ă  son fils comme une traversĂ©e de vie discrĂšte, marquĂ©e par la maladie, mais somme toute heureuse. «VoilĂ  ce qu’il faudra leur dire, ce que je veux qu’ils entendent, une bonne vie, quelque chose du bonheur   ». Un bel hommage, pudique et sensible, tout en retenue, une Ă©criture qui restitue une voix de femme dont les sentiments comme les rĂ©voltes, affleurent par-delĂ  la modestie de la parole.  (M.T.D. et C.B.)