Jane, un meurtre

NELSON Maggie

Jane Holder, la tante de l’écrivaine, est morte assassinĂ©e Ă  23 ans en 1969, troisiĂšme victime d’une sĂ©rie de sept meurtres de jeunes femmes Ă  cette mĂȘme pĂ©riode. Trente ans aprĂšs ce drame familial jamais totalement Ă©lucidĂ©, Maggie Nelson va sur les traces de Jane, interroge et s’interroge. À cette vie arrĂȘtĂ©e net, rĂ©pond son rĂ©cit poĂ©tique, fragmentĂ© et multiple, alternance d’extraits du Journal de Jane Ă  diffĂ©rents Ăąges, d’articles de presse, de descriptions cliniques, de questions sans rĂ©ponses, dans l’imbrication de l’écriture en cours, et du vĂ©cu quotidien.

Maggie Nelson compose un livre tout Ă  fait Ă©tonnant, douloureux et intense, consciente que « combler les vides Â» est impossible puisque le silence de Jane recouvre dĂ©sormais tous les questionnements. Face Ă  cette inconsolable certitude, reste la voie de l’écriture puisque « certaines choses valent sans doute la peine d’ĂȘtre racontĂ©es pour la simple raison qu’elles se sont produites Â». Ce rĂ©cit est complĂ©tĂ© d’un second texte intitulĂ© « une partie rouge Â», qui relate chronologiquement la rĂ©ouverture de l’enquĂȘte en 2005 et le procĂšs qui s’ensuivit, sur fond d’autopsie familiale. L’écrivaine nous livre un rĂ©cit Ă  deux faces, fort, sensible et bouleversant. À lire absolument ! (M.T.D. et C.B.)