Matteo a perdu son emploi

TAVARES Gonçalo M.

Voici un homme qui aime faire du jogging autour des ronds-points ; il dĂ©cide un jour de ne pas respecter le sens giratoire et meurt Ă©crasĂ©. Un autre, fuyant en bateau les habitants fous d’une Ăźle avec un petit groupe restĂ© sain d’esprit, finit par manger son dernier compagnon. Et celui-ci qui nettoyait les dĂ©chets ou tel autre qui collectionna les cafards
. Une postface de l’auteur commente les histoires. Vingt-cinq personnages, un par chapitre, chacun introduisant le suivant, dĂ©filent dans une sĂ©rie de petits scĂ©narios extravagants. Ils se succĂšdent comme des dominos, par ordre alphabĂ©tique, illustrĂ©s d’une photo de mannequin. D’abord sceptique devant le procĂ©dĂ©, comment ne pas se laisser embarquer et sĂ©duire par la folle imagination de ces petites fables d’une cocasserie qui nous plonge dĂ©licieusement dans l’absurde ? Gonçalo M. Tavares, Ă©pistĂ©mologue portugais (Un homme : Klaus Klump et la machine de Joseph Walser, NB novembre 2014), s’amuse de voir l’homme en butte Ă  ses propres dĂ©mons, aux divagations des autres et aux dĂ©sordres du monde. Il explique dans la postface le sĂ©rieux et la profondeur de sa dĂ©marche, sans se dĂ©partir de son humour, mais la tragĂ©die humaine n’est jamais loin. Original et grinçant. (L.K. et M.Bo.)