Marie Blanche

FERGUS Jim

Ce n’est pas tant dans le mystĂšre de sa naissance en 1899 que dans l’amour contre nature qu’elle entretint, enfant et adolescente, avec un oncle libertin et cynique, qu’il faut chercher l’origine de la personnalitĂ© despotique de RenĂ©e, fille du comte de Fontarce. Incapable d’amour, elle traverse le siĂšcle de Senlis Ă  l’Égypte, de l’Angleterre aux États-Unis, laminant son entourage et, en particulier, sa propre fille Marie Blanche.

 

Deux femmes, deux destins Ă©troitement imbriquĂ©s sont Ă©voquĂ©s en chapitres alternĂ©s. De son propre aveu, Jim Fergus a mis beaucoup de son histoire personnelle dans cette romanesque et Ă©mouvante vraie-fausse saga dont les deux hĂ©roĂŻnes principales sont les reflets romancĂ©s de sa mĂšre et de sa grand-mĂšre. Toutes deux, enfermĂ©es dĂšs leur plus jeune Ăąge dans un processus de destruction, ont rĂ©agi chacune Ă  sa maniĂšre. D’un cĂŽtĂ©, une femme insoumise, forte, manipulatrice, brillante, narcissique, de l’autre, sa fille, rebelle elle aussi, mais faible, immature, dĂ©cevante en tous points aux yeux de sa mĂšre. Avec pudeur et sensibilitĂ©, Jim Fergus (La fille sauvage, NB aoĂ»t-septembre 2004) exorcise, dans ce roman qui se lit d’une traite, ses propres blessures, dommages collatĂ©raux engendrĂ©s par cette Ă©touffante tragĂ©die familiale. Il s’y ajoute son talent, bien connu de conteur.