J’écoute avec mon corps.

GROSSMAN David

Ce volume groupe deux courts romans, sous le titre du premier. Rotem, venue de Londres à Tel-Aviv au chevet de Nilli, sa mère mourante, lui lit ce qu’elle a écrit sur le passé de celle-ci. Fascination réciproque et affrontements ont toujours marqué les rapports entre mère et fille. Nilli, alors professeur de yoga, s’est jadis attachée à aider un « ado » mal dans sa peau à construire et affirmer sa personnalité. Cette fine étude psychologique est développée sous une forme très recherchée, faisant appel au clair-obscur et à l’alternance des tranches de vie, qui risque de rebuter certains lecteurs.Le deuxième récit, intitulé « Délire », décrit le trouble profond d’un homme qui éprouve le besoin, peut-être inconscient, mais impérieux, de se convaincre que sa femme le trompe et se forge des « preuves », même les plus improbables. Cette évocation d’une psychose d’auto-flagellation est bien conduite, dans une forme moins sophistiquée que celle du récit précédent. L’ensemble est néanmoins d’une lecture un peu difficile. David Grossman est un écrivain israélien de renommée internationale (Quelqu’un avec qui courir, NB juin 2003).