Marche blanche

CASTILLON Claire

Aux Rousses, Carl et sa femme espĂšrent encore. Il y a dix ans que leur petite Hortense de quatre ans a Ă©tĂ© enlevĂ©e dans un parc alors qu’elle jouait Ă  cache-cache avec sa maman. L’emmĂ©nagement d’une famille dans la maison voisine perturbe la mĂšre, persuadĂ©e que l’une des deux enfants n’est autre que sa fille.   Claire Castillon (Ma grande, NB avril 2018) Ă©crit des romans forts qui plongent le lecteur dans l’intimitĂ© de ses personnages ; le drame n’étant jamais loin. En phrases courtes, toujours justes, elle sonde le quotidien des parents d’une enfant kidnappĂ©e, soumis au voyeurisme, Ă  une fausse commisĂ©ration et vivant dans la crainte que l’enquĂȘte ne s’assoupisse. Elle s’attache aux rĂ©actions du couple, soudĂ© uniquement par les recherches et les insomnies, dont l’un va de l’avant, tandis que l’autre se laisse peu Ă  peu immerger dans le fantasme et les actes insensĂ©s, jusqu’à la folie. On ne peut que louer le talent de l’auteure dans ce court roman sur le dĂ©ni oĂč l’usage de la premiĂšre personne est particuliĂšrement judicieux. Une variation sur un fait divers qui n’est pas sans rappeler certaines affaires tristement cĂ©lĂšbres. (Maje et M.-N.P.)