Maman, j’ai peur

Alors que ses parents l’ont laissé seul avec sa soeur aînée, Grégoire, 16 ans, s’aperçoit, en rentrant chez lui, que quelqu’un s’est introduit par effraction dans la maison. Il surprend une fille en train de retourner la chambre de ses parents. Effrayée, elle dit s’appeler Anca Marcovic et dans un mauvais français lui demande de pouvoir emporter quelque chose. Devant son refus, elle se volatilise, laissant Grégoire totalement ahuri. Hanté par le souvenir de la petite gitane dont il est tombé amoureux, il n’aura de cesse de la retrouver.   En parallèle au récit de ce coup de foudre plutôt inopiné et de la quête rocambolesque, on découvre le bouleversant journal d’une jeune Roumaine qui croisa la route d’Anca. Téréza y confie le naufrage de ses espérances, de sa vie, vendue, rachetée, reprise, livrée aux exigences d’une bande de trafiquants d’êtres humains. L’auteur, s’appuyant sur des évènements réellement vécus, met en lumière le sort inique de ces gamins dressés à voler, contraints de faire du chiffre sous peine de représailles, et dont des réseaux font le commerce, profitant de l’indigence des leurs, criblés de dettes. L’histoire poignante fait prendre conscience de l’horreur que vivent ces enfants. Mais l’intrigue romanesque introduit une légèreté un peu bancale. (E.-E.H. et A.-S.D.)