Ma vie sans moi, roman

RHEIMS Nathalie

À soixante ans, Nathalie se fait poser plusieurs implants dentaires. Sur la table d’opĂ©ration, elle sombre dans un demi-sommeil et, sous l’effet de l’anesthĂ©sie, commence Ă  remonter le temps, se souvenant que son chirurgien lui a signalĂ© « de possibles effets secondaires concernant la chronologie des opĂ©rations ». Son moi, si contrĂŽlĂ© habituellement, n’en fait qu’à sa tĂȘte : la femme timide, l’écrivain solitaire, l’amoureuse complexĂ©e, l’enfant docile deviennent sĂ»rs d’eux et reconnus. Puis, le doute s’installe : le jeu en vaut-il la chandelle ? À quoi bon vouloir ĂȘtre une autre qui lui ressemble si peu ? L’intervention
 un subterfuge pour retarder la vieillesse ?  Nathalie Rheims n’en est pas Ă  son premier retour sur son passĂ© (Place Colette, NB octobre 2015). Ici, les prothĂšses dentaires sont un alibi pour pouvoir prĂ©tendre au changement et Ă  l’avĂšnement d’une hĂ©roĂŻne « carnassiĂšre ». Sous la forme d’une introspection libĂ©rĂ©e et libĂ©ratrice, l’auteure dresse avec humour le portrait de celle qu’elle aurait pu ĂȘtre si
 Les prĂ©tendants au Goncourt, les acadĂ©miciens et un ami fidĂšle dĂ©filent sous sa plume alerte et parfois mordante ; un microcosme sur lequel elle ironise, une mĂ©taphore rĂ©ussie sur les vanitĂ©s du monde et la difficultĂ© de changer sa nature. (A.V. et M.-A.B.)