Circulaire à toute ma vie humaine.

MICHEL Natacha

Un séminaire exceptionnel réunit quelques anciens amis, célèbres comme il se doit : un diplomate, un nobélisable, un juriste, un analyste financier, autour de Féroé, « penseur universellement connu par un article foudroyant », qui songe surtout à l’autobiographie qu’il pourrait écrire à quelques mains. Mais Sébastien Lechevalier, le diplomate, déclenche un beau scandale. Tous en effet sont d’anciens maoïstes ayant participé à Mai 68. Ils ont maintenant rallié avec enthousiasme ce qu’ils avaient le plus abominé. Sébastien, pris de folie ou de sagesse tardive, entraîne dans la chaîne divagante de ses souvenirs ses anciens condisciples totalement dépassés. Huit hommes, cinq femmes, « malfrats grisonnants » « renégats » sont d’énormes caricatures d’un microcosme très contemporain qui, de colloque en symposium, profitent sans vergogne de tout ce qu’ils ont autrefois vilipendé.  Malgré le côté satirique de ce bel exercice de style, on peine à aller jusqu’au bout de cette « circulaire » labyrinthique. La pensée ferme et intéressante est noyée dans une frénésie verbale excessive. (cf. Laissez tomber l’infini, il revient par la fenêtre, NB juillet 2003).