Ma chère Alice

DEBACKER Agnès

Sur l’ordre de la Reine de Coeur, le Lapin Blanc devait, avec plaisir, trancher la tête d’Alice. Mission impossible. L’enfant s’est mise à grandir aussi vite qu’une asperge et d’un baiser sur le museau lui a fendu le coeur et a disparu. Lapin Blanc raconte sa poursuite dans le Pays des Merveilles toujours retardée par de curieuses rencontres. Il est prêt à tout, même à sauter dans le Trou Frontière, pour la retrouver. La poursuite s’est inversée, c’est maintenant le lapin qui court après Alice, non plus le contraire comme chez Lewis Caroll. L’illustration humoristique, au trait noir et rouge, familiarise avec les étranges personnages du Pays des Merveilles, mais cette pochade fantaisiste finit en queue de poisson ; le personnage d’Alice n’a quasiment pas d’existence, et pas très sûr qu’elle ait envie de se retrouver face à son ancien bourreau. Les lecteurs juniors manquent probablement, pour apprécier, de la connaissance de l’oeuvre ainsi détournée et ce complément fait long feu.