Lyndon Johnson : le paradoxe américain

PORTES Jacques

Après De J.F. Kennedy à G.W. Bush (1961-2006), ce biographe se recentre sur le successeur de Kennedy assassiné en 1963 à Dallas. Secrétaire parlementaire d’un sénateur, élu à la Chambre des Représentants à vingt-neuf ans puis Sénateur de 1949 à 1963, précocement distingué par Roosevelt, Johnson a été un travailleur infatigable, habile à tirer les ficelles du Congrès. Devenu président, il met en oeuvre son projet de “Grande Société” : lutte contre la pauvreté et la ségrégation raciale (droit de vote pour les Noirs et accès à l’éducation), rénovation des villes après les émeutes raciales, immigration assouplie… Mais, englué dans la guerre du Vietnam, confronté aux assassinats de Martin Luther King et Bob Kennedy, il renonce à se représenter en 1968 et quitte la Maison Blanche pour son ranch texan.  Cette biographie, bien documentée, d’un « animal » politique peu cultivé et souvent grossier, fondamentalement pragmatique, se lit avec un intérêt soutenu. S’il n’a pas été un très grand président, Johnson demeure l’incontestable champion des réformes sociales en faveur des humbles qui ont profondément transformé la société américaine.