L’ours qui n’était pas là

LAVIE Oren, ERLBRUCH Wolf

La gratouille, l’ours connaît ! Et il a l’habitude de se frotter le dos contre un arbre. Mais à part cela, qui est-il ? Il se pose des questions et découvre dans sa fourrure une poche et un morceau de papier où sont écrites trois qualités. L’ours part donc vérifier l’exactitude de cette sorte de carte d’identité. Sous ses allures de gros naïf, l’ours poursuit une réflexion philosophique identitaire qui, si elle est compliquée, a le charme d’une lente et belle promenade en forêt, avec des rencontres étranges mais importantes. L’ours tout noir a un beau regard bleu et une gueule qui dessine un grand sourire rouge. La forêt a ses clairières, ses zones plus denses et plus sombres. Elle est peuplée d’animaux improbables, vache langoureuse, lézard en costume, pingouin plongé dans ses pensées, tortue-taxi, avec lesquels s’engagent d’absurdes dialogues façon Alice au pays des merveilles. Plutôt que de réfléchir, mieux vaut se laisser porter par la folie douce et la poésie farfelue de cette tendre et souriante équipée, dont les illustrations sont un plaisir pour les yeux. (A.-M.R.)