Les joyeux malheurs de Wu

LÉVY Didier, ROUSSEL Matthieu

On aurait pu croire qu’un petit nuage noir traĂźnait sans cesse au-dessus de la tĂȘte de Wu. Chaque fois qu’une catastrophe arrivait, elle tombait sur lui : un comble pour un marchand de porte-bonheur. Un jour il dĂ©cide d’en finir. Pas de chance : trop vieux, l’arbre auquel il se pend s’écroule sous son poids. La chute rĂ©veille Goundo, une drĂŽle de crĂ©ature mi-fille mi-singe, qui commence par l’injurier, puis Ă©coute la longue litanie de ses malheurs. Wu lui-mĂȘme finit par rire de son histoire, tout Ă©tonnĂ© que cela soit communicatif
 Goundo, maligne, lui propose une association.

 

Sur le registre d’un conte mĂȘlant finement Moyen Âge et Asie, les tribulations de Wu tracent, en fait, un chemin positif : apprendre Ă  rire de ses malheurs pour les faire fuir, s’ouvrir Ă  l’autre, mĂ©langer humour et amour
 La subtile complicitĂ© entre le texte, plutĂŽt classique, et le graphisme original de Matthieu Roussel, avec ses images en 3D trĂšs charnues, lui permet d’inventer des crĂ©atures sorties d’une cour des miracles imaginaire, Ă  mi-chemin entre humanitĂ© et animalitĂ©, sortes de monstres de foire dessinĂ©s avec une Ă©tonnante tendresse. Cette quĂȘte du bonheur, et l’art de le propager autour de soi, est un petit bijou, pas simple au premier abord, mais attachant.

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