London Vénus – Une vie d’Alison Laper

CHAREYRE Yaneck, BERTRAND Mathieu

Alison Laper démarre la vie sans bras et sans jambes, victime du Thalidomide, médicament qui a touché des milliers d’enfants dans les années 50 et 60. Mais malgré une mère qui refuse cet enfant, elle se développe, entourée d’amis et de personnes plus ou moins compatissantes. Très vite, elle montre deux dons : l’un pour l’art, aussi bien dans la peinture que dans la sculpture, et pour la provocation, l’un n’allant pas sans l’autre. Dans son combat quotidien, elle engrange des victoires, chacune apportant son lot de nouveaux combats. Mariée, elle découvre un mari violent, dont elle réussit à divorcer. Mère, elle éprouve de la difficulté à élever son enfant, trop exposé à un monde qui rejette les handicapés. Mais elle avance, toujours. Voici son histoire.

L’incroyable vie d’Alison Laper mérite cette œuvre débordante de sympathie. Le sujet est dur, sans tabou, étalant sans pudeur déplacée les comportements les plus infâmes, de la mère à la limite de la névrose au mari pervers narcissique. Mais les moments de bonheur sont parfaits, montrant que le handicap est un combat qui permet de s’accomplir. Que l’on soit admiratif ou non de l’œuvre de cette artiste, son histoire ne laisse pas de marbre, et le récit tente d’éviter le pathos sans réflexion. On ne se prend pas d’empathie émotionnelle pour Alison, mais d’une empathie réfléchie, de la compassion. Le dessin est assez très agréable, sans case, ouvert à la page, et c’est assez bien adapté. Pour les amateurs de récits inspirants, et pour ceux qui veulent mettre KO leurs petits soucis par une grande baffe.

(MS – PD)