L’improbabilité de l’amour

ROTHSCHILD Hannah

À Londres, une gigantesque vente, des sommes astronomiques en jeu, le gratin des mécènes internationaux, pour un petit tableau intitulé L’improbabilité de l’amour, volé avant l’événement ! La jeune Annie achète un tableau très sale avec ses derniers sous, pour le donner à un monsieur qui ne vient pas au dîner qu’elle lui a concocté avec talent. L’autre camp, ce sont les Winkleman, marchands d’art, dont la famille a péri en déportation. Annie est cuisinière chez eux, le tableau leur appartenait et ils sont prêts à tout pour le récupérer. Autour d’eux, le monde de l’art, clients richissimes, spécialistes, et un jeune peintre amoureux fou d’Annie. Pourquoi cette frénésie ? Le lien avec l’argent est évident, l’amour du beau, moins. La malicieuse auteur, patronne de la National Gallery, démystifie les collectionneurs, révèle combien sont fragiles les chefs-d’oeuvre de jadis à l’histoire mouvementée ; elle fait même parler le tableau, un Watteau, qui a pour sa nouvelle propriétaire une tendre affection. Il s’en passe, des choses, le passé est ici essentiel pour comprendre et influencer le présent. De féroces caricatures égaient l’atmosphère alourdie par de criminelles machinations, les repas d’Annie font rêver… Une réussite ! (E.B. et B.T.)