L’immense regret qui me conduit sur le chemin de chez moi

SEVESTRE Alain

Camille marche dans Paris. Rejoint sa soeur Anna qui sort d’une sĂ©ance de mĂ©diation conjugale. Se rend chez StĂ©lios avec lequel elle a une liaison Ă©pisodique ; lui annonce qu’elle le quitte pour se marier avec Thomas, pĂšre de deux enfants. Visite une exposition pour faire un article dans son journal ; un journal en pleine restructuration qui pousse son personnel Ă  la dĂ©mission. Camille hĂ©site.  Deux jours dans la vie de Camille, incapable de savoir ce qu’elle veut rĂ©ellement, bousculĂ©e par le temps qui passe, par des injonctions et des Ă©motions contradictoires. Elle peine Ă  exister et ses rencontres avec de petites frappes ou un prĂ©sentateur tĂ©lĂ© alcoolisĂ©, qui ne se remet pas d’avoir Ă©tĂ© virĂ©, ne l’aident guĂšre. Alain Sevestre (PoupĂ©e, NB mars 2014) Ă©crit en phrases courtes, au prĂ©sent, recrĂ©ant avec une grande efficacitĂ© stylistique l’univers mental de son hĂ©roĂŻne, instable, changeant. Il fait se succĂ©der des sĂ©quences kalĂ©idoscopiques oĂč les frontiĂšres du rĂ©el s’estompent malgrĂ© les descriptions minutieuses d’objets et de lieux. Le monde saturĂ© d’images virtuelles dans lequel vit l’hĂ©roĂŻne n’est qu’une suite d’éclats fugaces aussi miroitants que ceux qui fusent des Ă©maux de Briare jetĂ©s Ă  la dĂ©charge. (C.P. et T.R.)