L’homme sans empreintes

Dans un pays fictif d’Amérique Latine, la veuve d’un écrivain célèbre et deux intellectuels se rencontrent sur sa tombe. À travers leurs dialogues, leurs monologues, se reconstitue la vie mouvementée d’un homme d’origine incertaine, acharné à se cacher sous différentes identités de ceux, admirateurs ou autres, qui le pourchassent. Journaliste anarchiste en Allemagne, puis en Amérique Latine, ethnologue, aubergiste ou assistant d’Hitchcock, il publia de nombreux romans à succès où il dénonçait une société dans laquelle l’argent, l’industrialisation et le pouvoir dégradent les rapports humains, privant les individus de leurs libertés.

Largement inspiré de la vie de B. Traven, fameux écrivain sans visage de la moitié du XXe siècle, auteur du Trésor de la Sierra Madre, ce roman fait découvrir peu a peu les faces cachée et visible d’un homme qui, pour une raison inconnue, décida soudain que si ses livres appartenaient au public, sa vie n’appartenait qu’à lui. Citant l’écrivain, l’auteur délivre sans grande originalité (Le syndicat des pauvres types, NB août-septembre 2006), dans un rythme soutenu, des réflexions pertinentes sur les idéologies politiques, le souci ridicule de gloire ou d’immortalité, le rapport de l’homme à son oeuvre.