L’homme qui valait 35 milliards

ANCION Nicolas

Parce qu’il a vu, Ă  la tĂ©lĂ©vision, son copain Octavio en larmes aprĂšs l’arrĂȘt d’un haut-fourneau liĂ©geois, Richard dĂ©cide d’enlever Lakshmi Mittal, magnat de la sidĂ©rurgie. Avec quelques complices, il arrive Ă  ses fins et entame avec le grand patron un long dialogue sur le caractĂšre inĂ©galitaire de la sociĂ©tĂ©, puis l’oblige Ă  rĂ©aliser de prĂ©tendues oeuvres d’art avec son corps dĂ©nudĂ© enduit de diffĂ©rentes peintures, le tout Ă©tant enregistrĂ© par une Ă©quipe de tĂ©lĂ©vision. Mais Mittal s’échappe et replonge dans une tĂ©nĂ©breuse affaire.  Ce rĂ©cit extravagant et surrĂ©aliste, aprĂšs un dĂ©marrage lent, est cependant bien troussĂ©. Artiste plasticien et redresseur de torts, Richard critique, avec une vigueur joviale teintĂ©e de dĂ©magogie, une sociĂ©tĂ© oĂč le sort de milliers de travailleurs dĂ©pend d’un chef d’entreprise omnipotent. Et cet enlĂšvement, qui n’en est pas un, amĂšne les protagonistes Ă  une rĂ©flexion sur la vie et la mort, non dĂ©nuĂ©e de sincĂ©ritĂ©. ParallĂšlement, les destins annexes, qui participent inconsciemment Ă  une aventure qui les dĂ©passe, s’articulent parfaitement avec l’ensemble. Bref, ce romancier belge, bientĂŽt quadragĂ©naire, signe une oeuvre Ă  la construction habile et Ă  l’imagination dĂ©bridĂ©e, oĂč la rĂ©alitĂ© rejoint la fiction.