L’homme qui marchait au bout du monde

WESTPHALEN Marie-Hélène

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Bretagne, été 1944, une femme est tondue. De ses amours interdites naît César, un « bâtard » rouquin qui, devenu adulte, subit à son tour la malveillance du village. Bien qu’innocenté du viol dont on l’accuse, sous le poids de la honte, il abandonne sa mère et la femme qu’il aime, alors qu’elle attend un enfant de lui, ce qu’il ignore. Durant quinze ans, César va bourlinguer à travers le monde et faire de la prison, tourmenté par les souvenirs, puis, alors que personne ne l’attendait plus…

 

Si l’histoire n’est pas originale, sa construction est habile et l’émotion présente. C’est un livre où « l’eau du temps s’écoule au compte-gouttes », où la honte comme l’absence sont des poisons lancinants, où la vie effectue son travail de sape. Mais l’omniprésence des fantômes du passé n’empêche pas le récit d’être traversé par l’espoir, porté par une adolescente en quête de son père. Un premier roman attachant, d’une écriture à la fois sensible et sensuelle, souvent inspirée, qui offre une réflexion sur le poids du passé et l’acharnement du destin à malmener certaines existences.