Montmartre. Un homme entreprend une grĂšve de la faim. Lucie, la femme quâil aime lâa quittĂ©. Elle nâa pas supportĂ© ses activitĂ©s dans un rĂ©seau de trafiquants de tableaux volĂ©s. Ses complices ne le laisseront pas en paix. Leur intrusion Ă©branlera sa dĂ©termination. Belinda Cannone met en exergue la phrase de Bachelard : « Lâhomme est une crĂ©ation du dĂ©sir, pas une crĂ©ation du besoin. » De Lucie, il avait dĂ©sir et non besoin. Il ne peut la chasser de ses pensĂ©es. Dans cette descente aux enfers, alors quâil perd la maĂźtrise du temps, il inventorie ses moindres gestes, les rĂ©actions de son corps, lâĂ©volution de sa pensĂ©e, ses rĂȘves, ses fantasmes. Il se remet en question. Dans le rĂ©seau mafieux, il se sent comme un pion dans un jeu qui lui Ă©chappe. Lâauteur avait mieux rĂ©ussi Ă exprimer ses rĂ©flexions philosophiques dans un essai (Cf. Le sentiment dâimposture, NB mai 2005). Le roman syncopĂ© veut sans doute traduire lâĂ©tat de dĂ©liquescence du personnage (!) mais le lecteur doit faire un rĂ©el effort de comprĂ©hension.
L’homme qui jeĂ»ne

CANNONE Belinda