L’homme qui fuyait le Nobel

TUDORET Patrick

Tristan Thalberg, la cinquantaine, Ă©crivain reconnu, apprend qu’on lui a dĂ©cernĂ© le prix Nobel. Il le refuse, Ă©pouvantĂ© par le tapage mĂ©diatique qui s’en suivra. Depuis la mort de sa femme adorĂ©e, Yseut, il n’écrit plus et fuit le monde. D’abord rĂ©fugiĂ© chez un couple ami tandis qu’on le recherche, il se change en pĂšlerin et prend, alors que l’hiver s’annonce, la route de Saint-Jacques de Compostelle. Il marche d’abord avec un jeune couple croyant, puis avec une curieuse jeune femme qui semble peu sĂ»re d’elle, mais rĂ©serve une surprise. Une trĂšs belle Ă©criture relate ce parcours d’un homme dĂ©truit par la disparition de la femme aimĂ©e, ĂŽ combien. Les descriptions de son cheminement initiatique alternent avec les lettres qu’il adresse Ă  Yseut, oĂč qu’elle soit. Il rappelle sa beautĂ©, sa force, le calvaire qu’elle a subi lors de son interminable maladie, leur complicitĂ©. Mais, peu Ă  peu, malgrĂ© lui, il revient Ă  la vie et comprend que d’autres ĂȘtres existent. Ouvrage sobre, sans pathos inutile, et loin de la dĂ©sespĂ©rance. (M.F. et A.C.)