L’étoile d’argent

WALLS Jeannette

« Bean » a douze ans, Liz, quinze, lorsque leur mère, chanteuse-compositrice, disparaît plusieurs jours ; habituées à ces éclipses, les filles savent qu’elle revient toujours. Le temps passe, l’argent manque et, craignant d’être repérées par les services sociaux, elles partent rejoindre un oncle inconnu. En Virginie, elles découvrent un manoir décrépi, habité par ce vieil homme bourru et fauché qui les accueille avec bienveillance et leur offre une vie paisible. Elles cherchent un petit travail, sont embauchées par le redoutable Maddox qui les exploite et tente de violer l’aînée. Révoltée, la cadette incite sa soeur à porter plainte. Au coeur de ce roman, souvent amusant, on retrouve le thème favori de Jeannette Walls (Des chevaux sauvages ou presque, NB avril 2011) : l’enfance confrontée à l’irresponsabilité des adultes; probable écho de ses souvenirs. Les protagonistes, soeurs fusionnelles, partagent un amour inconditionnel pour cette mère fantaisiste et lui accordent toute leur confiance. Avec en toile de fond le vieux Sud, toujours ségrégationniste, où le passé reste présent, oncle et nièces s’apprivoisent de manière touchante. Les chaleureux rapports des filles avec leur nouvelle famille illustrent avec pertinence un autre sujet récurrent chez l’auteur. Un récit un peu décalé mais plutôt émouvant, de lecture facile. (M.R. et A.-M.D.)