L’Étincelle

REYSSET Karine

En 1993, l’année de ses dix-huit ans, Coralie est invitée par Soline, son amie étudiante, à passer l’été en Dordogne dans sa belle propriété. Cette jeune fille de milieu modeste enchaîne les découvertes géographiques, sociologiques (du grand monde au camping) et celles plus intimes d’une famille décomplexée et troublante. L’ambivalence de ses sentiments, de ses pulsions, génère violences et situations périlleuses mais conduit aussi à une prise de conscience.  Beaux paysages, environnement harmonieux, amis choisis et distractions renouvelées forment le cadre idéal à l’épanouissement d’une jeune fille d’abord éblouie, puis submergée par la déferlante passionnelle de sa sexualité indécise. L’auteure (L’ombre de nous-mêmes, NB juin 2014) décline en des pages incandescentes l’intensité des sensations mêlées d’interrogations et de remords. À la première personne, la romancière ressuscite sa jeunesse, revit ses émois amoureux, les événements familiaux scandaleux, la tragique disparition d’un enfant. Elle détaille les parcours de nombreux protagonistes aux comportements sans nuances et traduit, dans ce récit touffu et sans surprise, les états d’âme adolescents. Analysés, distanciés, ils forgeront, non sans souffrance, la personnalité d’une femme enfin réalisée. (A.C. et B.D.)