Les Violettes sont les fleurs du désir

CLAVEL Ana

Julian Mercader éprouve de l’attirance pour sa fille Violetta. Accablé de cette réalité, il assouvit son désir sur des poupées qu’il crée dans sa fabrique et qu’il métamorphose en adolescentes prépubères, affublées d’habits et d’accessoires variés et soigneusement parfumées. Son univers de fantoches apaise son appétence pour un temps seulement car une lettre d’un mystérieux personnage vient réveiller ce désir interdit.

 L’auteure rédige à la première personne la longue confession d’un homme pervers et torturé par une attirance incestueuse. Le sujet est difficile et pourtant Ana Clavel aborde le thème de la pédophilie tout en subtilité, dans une écriture riche et fine. L’innommable est décrit sans aigreur ; la crudité est suggérée, implicite et nébuleuse. Dans les méandres de l’attirance interdite, l’envie aliénante côtoie la folie. Un roman subversif et troublant en écho à Nabokov et à l’oeuvre de Hans Bellmer, où la poupée matérialise l’érotisme.